PROJETS, ACTIONS, TRAVAUX

Enfin Livre 2025

Laurent Corvaisier et les 3°4 vous proposent des poèmes engagés illustrés

Par VIRGINIE PLANTADE, publié le jeudi 22 mai 2025 14:28 - Mis à jour le vendredi 6 juin 2025 15:37
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Dans le cadre du Festival Enfin Livre, les élèves de 3°4 ont fait un atelier avec l'illustrateur Laurent Corvaisier pour illustrer des poèmes engagés qu'ils avaient écrits en cours de Français. Exposition à découvrir à la médiathèque du Fousseret

Les œuvres sont à découvrir à la Médiathèque du Fousseret

La rencontre avec Laurent Corvaisier

Racistes

Avez-vous déjà vécu ça ?
Se faire insulter d’arabe, de noir, de blanc, de juif,
Comme si on n’était pas là ?
Avez-vous déjà vécu ça ?
Se faire humilier à cause de sa couleurs
Et ne pas trouver d’emploi.

Cessez ceci !
Stoppez vos moqueries !
Arrêtez les contrôles de police à chaque seconde,
Comme si nous allions braquer ce bas-monde !

Pourquoi ne pourrions-nous pas être unis ?
Nous pourrions tous réussir
Arabes et fiers de l’être
Jamais condamnés à l’échec !

Soyons plutôt tous solidaires,
Et rendons meilleure notre vie sur terre !                                         Rayan

 

 

 

De la honte, une peur bleue de l’abus
Que voulez-vous de plus ?
L’oppression, la domination, l’intimidation !
Des mots simples pour les dire.

Un attouchement dans un moment intimidant
Menace  d’isolement.
Elles subissent des agressions 
Mais pourtant elles gardent la passion !

Tout le monde se moque
Mais personne ne dénonce
Mettez-vous à leur place
Pour y faire face !

Subissez les jugements à leur place
Et la prochaine fois, il y aura du changement.
Avec une telle renaissance
Personne ne les reconnaîtra !                                           Morgane

 

 

Violences parentales

Il est tard
Lorsque les voisins frappent à la porte
Le soir
J’aperçois dans le noir
Une lueur d’espoir

Malgré plusieurs essais
Je ne tente plus de me sauver
Même après plusieurs jours sans manger
Et de nombreux coups encaissés

Mon esprit est manipulé
Je suis pleine de culpabilité
Peut-être étais-je le problème ?
Je ne méritais pas qu’on m’aime.

Son cœur était rempli de colère,
Savait-il qu’il était un mauvais père ?
Qu’est-ce que ma sœur avait de plus ?
Allait-il stopper ces abus ?

Ce temps sera-t-il bientôt révolu ?                           Nina

 

 

Manger devrait être une évidence et pas une chance
Pendant que certains vivent dans l’abondance
D’autres ne connaissent pas la valeur d’un bon repas
Pourquoi ne partagerait-on pas ?

Ils survivent dans la pauvreté et l’insécurité
Sans que le monde ne fasse preuve de solidarité
Ils sont comme nous, ils sont humains.
Pourquoi agir comme des moins que rien ?

Pendant que nous gaspillons à outrance
Des enfants victimes de malnutrition vivent dans la souffrance
Avancer sans vraiment regarder
Pourquoi ne pas se confronter à la réalité ?

N’avoir rien à manger, rien à boire
Attendre sa mort dans le silence
Pourquoi sommes-nous habitués à les laisser sans espoir ?                          YASSINE

 

 

Pollution maritime

Je navigue tranquillement avec mon bateau
Sur l’eau
Un tas de sacs plastiques nage avec des poissons
Entremêlés, étouffés.

Une flaque de pétrole s’étale
Avec des poissons remontés à la surface
Sans vie.

Des phoques avec des films plastiques
Étouffent en bord de mer
Et des orques recouverts de harpons
Des tortues ne respirent plus, 
Des poissons s’intoxiquent 
Dans les marées noires.

Tous se débattent et résistent pour leur survie.                       Hugo

 


Mensonges ou vérité cachée ?
Le vrai dans le faux, le faux dans le vrai
La vérité devient goutte d’eau dans l’orage
Devient arbre dans la forêt
Devient oiseau dans les nuages.

Le mensonge recouvre les faits
De son voile épais fabriqué par 
L’invention, l’imagination, la création
Contre de mauvaises mains avares
Qui veulent changer l’intention !

Depuis internet, les infos, les journaux,
Telle l’araignée qui tisse sa toile,
La désinformation attrape toutes sortes de complots
Pour les amplifier, les divulguer.
Et enfin elle déguste son magnifique
Repas tout en regardant de loin
Le désastre de ses actes !                                        Antoine

 

 

Femmes violentées, menacées, apeurées avant une

Éclosion, une renaissance de fleurs libérées, elles

Maquillent leurs visages de caméléon violet, rouge, bleu, avec une

Intimidation du regard des autres dans leurs yeux ! La 

Nudité devant leurs bourreaux jamais avares de coups.

Infamie des femmes agressées moralement, physiquement, qui

Camouflent leurs bleus, leurs coups, leurs cicatrices.

Ignominie dans le cocon familial avec des violences conjugales mais les

Droits des femmes sont supérieurs à ceux des bourreaux, pour une

Explosion de joie, une libération des femmes abusées ! 

                                                                                                              LOU

Dans les autres pays, eux, ils vivent
Ici, nous, on survit.
La sécheresse provoque la peur et la maigreur.
Nous n’avons plus d’espoir.

Je mange une fois par jour,
Les autres, trois fois par jour.
Aucune solidarité
On doit se réfugier !

Pourquoi ne pas être solidaires ?
Comment nous laisser en insécurité alimentaire ?
On ne peut plus se laisser mourir,
On doit manger à notre faim !                                     Maël 


 

Être harcelé, pourquoi ?
Est-ce autorisé par la loi ?
Ce poème fait de la prévention
Pour les victimes d’agressions.

Honte aux harceleurs
N’avez-vous donc pas de cœur ?
Nuire à des personnes, les humilier,
Sans qu’elles n’aient rien provoqué

Divers harcèlements
Mais toujours les mêmes incidents
Vous, témoins, il vous faut les soutenir !

Ce désastre pour l’humanité doit être arrêté
Il faut stopper cette insanité
Faisons preuve de solidarité
Pour annihiler les préjugés !                                        Ivanoé
 

Poulpe au milieu de l’océan,
Je vois les humains polluer l’océan
Je suis en danger, 
Nourri des déchets des hommes.

Ma santé se dégrade peu à peu
Les hommes réchauffent inconsciemment l’océan
Ils me rendent triste
Je veux résister, 
Leur dire d’arrêter
Une idée me vient :
Lâcher mon encre pour qu’ils comprennent
C’est pour sauver la vie des poissons
Que je lâche mon encre
Et pour leur redonner l’espoir.                                         Alexis
 

Je suis un bateau sur l’eau
Je navigue là
Si seulement je pouvais porter le chapeau
Qui dérive à côté de ces tas.

Dans cette tempête
Les choses les plus terribles
Ce sont ces têtes
Qui coulent toutes paisibles

Les migrant arrivent
terrorisés
Il faut bien être accueillis
Après avoir failli être exécutés !

Ils ont fui la guerre
vers leur nouveau pays 
Mais la mer
les a joyeusement engloutis.       
             
Camille

Faim
Lundi matin, je me lève,
La faim me prend, il me tarde midi
A midi, le travail me retarde
Je ne mange pas.

Mardi matin, je me lève,
Je pense aux pays développés
Où les gens mangent à leur faim
En attendant, je ne mange pas.

Mercredi matin, je me lève,
Je déjeune avec le peu que j‘ai
Je vais chasser pour midi
Je tue une gazelle !

Jeudi matin, je me lève,
Je pèle la gazelle et la vide.
Ainsi je la découpe pour la conserver
Ici je dis le quotidien 
des gens
De notre pays affamé !                                              Paul

La dictature est une mauvaise tournure
Une prison sans raison
Un contrôle qui ne présente aucune courbure
Une trop grande répression

L’oppression mène au désespoir
Et la résistance est un espoir
Un abus du pouvoir absolu
Peut nous mettre à la rue !

Un régime trop totalitaire
Peut mener à l’opposition.
Ils voudront nous faire taire,
Gare à la dénonciation !

La surveillance nous restreint
Quand le chaos nous étreint. 
La mémoire nous ramène vers les lumières
En laissant nos ombres derrière.                                           Morgan

Les réseaux sociaux, les parents en ont souvent peur
Peur que leurs enfants y passent des heures
Des heures pendant lesquelles on peut s’évader
S’évader pour passer au-dessus de ce qui peut nous attrister

Ils nous permettent de nous faire des amis
Des amis que l’on peut garder toute une vie
Une vie dans laquelle tous nos rêves seront accomplis
Accomplis dans tout sauf l’ennui.

Mais ils sont vite addictifs, dangereux ou anxiogènes
Addictifs si on en abuse
Dangereux, anxiogènes,
Propices au cyberharcèlement.                                        Manon

Hermines

Je me promenais en forêt, 
Soudain une hermine me força
A m’arrêter et me parla
Des véritables faits de la forêt :

« Pourquoi, oh diable, dois-je
Couvrir des hommes débordants de tant de sous, ?
Ils nous prennent pour des animaux en-dessous de tout
Nous sommes élevées dans des élevages en cage

Par des larbins souvent payés des clopinettes
Qui doivent payer de multiples taxes
Sans être payés par une clientèle souvent en tête
Du classement des grosses fortunes du monde.

Mais nous, les animaux, payons une taxe douloureuse
Une taxe que nous payons pour les riches,
La taxe dans les élevages de la douleur et de la vie ! »                    Sylvain


Une moquerie, 
Tout le monde rit.
Voir les regards sur moi,
Comme à chaque fois !

Changer d’apparence telle un caméléon, 
Signe de protection.
Trop de sentiments tournent en rond, 
Peur, colère, oppression, manque de confiance
et remise en question.

Mettez-vous à ma place,
Et découvrez une nouvelle face ;
Remarquez-vous que chaque jugement 
Fait naître un changement ?
Que les paroles 
Jouent toutes un rôle ?
Que chaque répression 
Crée d’horribles émotions ?

Vous apercevez-vous
Que je suis comme vous ?
Chaque défaut est beau, 
Peu importe la couleur, 
Elle est preuve de valeur !
Persévérer, lutter, et résister
Au lieu de se désister et d’abandonner !

Faisons acte d’intégration
Et non d’exclusion,
Ayez du respect
Et arrêtez de vous moquer.
Transformez chaque jugement
En compliment !
Stoppez vos préjugés
Et maintenez en vie l’égalité !

Alors peu importe nos différends, 
Soyons indulgents !                                          Emma

Tous les soirs
Des vagues sortent de mes yeux,
Il y a tellement d’eau qu’il me faut une baignoire
Pour essayer d’aller mieux, sortir du noir.

Tous les matins
J’ai la boule au ventre
Quand je pense au lendemain
La peur dans les mains.

Pendant la pause méridienne
Avec la nourriture dans les cheveux
Je vomis
Tandis que de l’autre côté de la porte 
On me menace.

Matin, midi et soir je vis un enfer
Pendant que les autres profitent de la vie
Moi je vis à terre
Dans mes habits salis.

Mes parents ne savaient pas
Jusqu’au jour où ils m’ont trouvée
inanimée
Sur le sol de ma chambre il y avait papa
Pendant que maman appelait les secours.                                Inès S
 

Le racisme au pouvoir c’est
La honte
Et nous nourrissons
L’espoir que ça ne recommence pas !

Le racisme c’est comme la guerre
Désastreux des deux côtés
Il entraîne la guerre

Des couleurs supérieures, 
D’autres attachées à des chaises
Certains sont déportés, exécutés, gazés

D’autres ne trouvent pas de métiers, 
Ils sont rejetés
Pas de liberté pourtant espérée,
Maltraités par des préjugés
Inventés par des désinformés
Qu’on a mis députés !                                                                 ANDREA