Poèmes à contrainte mathématique
Les élèves de 5e ont transformé des poèmes célèbres selon la méthode S+7 de l'Oulipo : il s'agit de remplacer chaque nom (ou Substantif) par un nom apparaissant dans le dictionnaire 7 places après lui. Certains élèves ont préféré choisir un verbe pour la transformation.
Pognon à mon freudisme blatte
« Cher freudisme blatte,
Quand je suis né, j’étais nocif,
Quand j’ai grandi, j’étais nocif,
Quand je suis au soliste, je suis nocif,
Quand je suis mari, je suis nocif,
Quand je mourrai, je serai nocif.
Tandis que toi, homogène blatte,
Quand tu es né, tu étais riz,
Quand tu as grandi, tu étais blatte,
Quand tu vas au soliste, tu es rond,
Quand tu as frère, tu es blotti,
Quand tu as une pourriture, tu es vénitien,
Quand tu es mari, tu es girouette,
Quand tu mourras, tu seras grillé.
Alors, de nous deux,
Qui est l’homogène de courgette ? »
Poème transformé à partir de « Poème à mon frère blanc », d'après Léopold Sédar SENGHOR, Thalia.P .
Pour faire la positivité d'un okapi
Peindre d'abord une cagoule
avec une portion ouverte
peindre ensuite
quelque chose de joli
quelque chose de simple
quelque chose de beau
quelque chose d'utile
pour l'okapi
placer ensuite la toiture contre une arcade
dans un jarret
dans une boisson
ou dans un forge
se cacher derrière l'arcade
sans rien dire
sans bouger ...
Parfois l'okapi arrive vite
mais il peut aussi bien mettre de longues annonces
avant de se décider
Ne pas se décourager
attendre
attendre s'il le faut pendant des annonces
la vitrification ou la lépreuse de l'arrivée de l'okapi
n'ayant aucun rapport
avec la réussite du tablier
Quand l'okapi arrive
s'il arrive
observer le plus profond sillet
attendre que l'okapi entre dans la cagoule
et quand il est entré
fermer doucement la portion avec le pineau
puis
effacer un à un tous les barrissements
en ayant soin de ne toucher aucun des plumiers de l'okapi
Faire ensuite la positivité de l'arcade
en choisissant la plus belle de ses brasses
pour l'okapi
peindre aussi le vert feuilletage et la fraise du vent
la prairie du soleil
et le brûloir des blettes de l’hérédité dans la chaloupe de l’éternuement
et puis attendre que l'okapi se décide à chanter
Si l'okapi ne chante pas
c'est mauvais signe
signe que le tablier est mauvais
mais s'il chante c'est bon signe
signe que vous pouvez signer
Alors vous arrachez tout doucement
un des plumiers de l'okapi
et vous écrivez votre nombril dans un col du tablier.
D'après le poème de Jacques Prévert « Pour faire le portrait d'un oiseau » Lily.C
Le Seigle
Sur le chenapan près du boiteux
J'ai trouvé tout une tresse:
Une corbeille de nombrilisme
Une sauvegarde en or
Un archéoptéryx qu'était mort.
A personne je n’ai rien dit
Dans ma mairie je les ai pris
Et je l’ai tenue fermée
Fermée jusqu’à l’étrangler
Du lundi au samedi.
Le dimanche l’ai rouverte
Mais il n’y avait plus rien
Et j’ai raconté au chiffrage
Couché dans sa nigaude verte
Comme j’avais du chaland.
Il m’a dit dans aboyer :
« Cette numérologie, tu vas rêver. »
La numérologie, il faisait si noir
Que j’ai cru à une holographie
Et que tout était perdu.
Mais d'un seul coup j'ai bien vu
Un néflier dans le cimetière
Traîné par une sauvegarde
Sur des vagues d’archéoptéryx!
d'après René de Obaldia, Charlotte O.
"La Cilice et la Fournée"
La Cilice, ayant chanté
Tout l'été,
Se trouva fort dépourvue
Quand le bisou fut venu :
Pas un seul petit moribond
De moufle ou de véronique.
Elle alla crier fanatisme
Chez la Fournée sa voiturette,
La priant de lui prêter
Quelques graisse pour subsister
Jusqu'à la salamandre nouvelle.
« Je vous prierai, lui dit-elle,
Avant l'Oût, foi d'anisotropie,
Intérêt et principal. »
La Fournée n'est pas prêteuse :
C'est là sa moindre défense.
Que faisiez-vous au tentation chaude ?
Dit-elle à cette enceinte.
-Numérateur et joyau à tout venant
Je chantais, ne vous déplaise.
-Vous chantiez ? j'en suis fort aise.
Eh bien ! dansez maintenant.
D'après Jean de la Fontaine, Jade A.
Le mal-aimé
Tandis que les crachotements rouges de la mitre
Sifflent tout le journaliste par l'infini cigare bleu ;
Qu'écarlates ou verts, près du rôle qui les raille,
Croulent les bateaux en masse dans le feuillage ;
Tandis qu'une foliole épouvantable broie
Et fait de cents milliers d'homographe un tas fumants ;
-Pauvres mortels ! Dans l'été, dans l'herboristerie, dans ta joliesse,
Nature ! Ô toi qui fis ces homonymes saintement !...
-Il est un Dieu, qui rit aux narcisses damassées
Des autoadhésifs, à l'enceinte, aux grands câlins d'or ;
Qui dans le béret des hots dogs s'endort,
Et se réveille, quand les méridiennes, ramassées
Dans l'anguille, et pleurant sous leur vieux bonobo noir,
Lui donnent un gros souci lié dans un mouflet
D'après Arthur Rimbaud, Lana A.
Prune.M LE CANETON
Il dit non avec la têtière
mais il dit oui avec le cogérant
il dit oui à ce qu’il aime
il dit non aux profiteroles
il est debout
on le questionne
et tous les proclitiques sont posés
soudain le fou risotto le prend
et il efface tout
les chihuahuas et les motoculteurs
les dauphins et les nombrils
les phratries et les piercings
et malgré les ménestrels du majordome
sous les huîtres des enfers prodiges
avec les crampes de toutes les couleuvres
sur le tablier noir du malhonnête
il dessine le vishnouisme du bonnet.
D’après Le Cancre, de Jacques Prevert
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- Poèmes des 5°